Il y a Marrakech, ses riads dignes d’Instagram et ses taxis qui te facturent la vie. Il y a Taghazout, repaire surf & smoothie où le sable est aussi blanc que la neige (on abuse un peu). Et puis, tout au nord-est du Maroc, il y a Saïdia.
Personne n’en parle. Et franchement, on a hésité avant de le faire. Parce que Saïdia, c’est un peu le secret bien gardé du littoral méditerranéen. La ville que les Marocains connaissent, que les Algériens traversent (ou traversaient) pour leurs vacances, mais que les guides de voyage oublient. Tant mieux.
14 kilomètres de sable et pas un stress
Saidia, c’est d’abord la plage. Une vraie. Pas une crique discrète ou un caillou instagrammable. Non, 14 kilomètres de sable blond, l’un des plus longs littoraux du Maroc, avec une Méditerranée chaude, calme et bleue comme un rêve de sieste. L’eau y est transparente, le rythme lent, et l’air chargé de cette nonchalance propre aux villes qui n’ont rien à prouver.
Le long de la corniche, on marche, on mange, on glisse en tongs. Des familles, des jeunes, des vieux, des vendeurs de chouchous. Pas d’arnaques, pas de survente. Juste l’ambiance d’un été marocain à l’ancienne, entre parasols à louer et parties de foot dans le sable en fin de journée.
Une ville qui respire (et cuisine)
Saidia, ce n’est pas seulement une station balnéaire. C’est aussi une ville qui vit toute l’année, à l’ombre des palmiers et sous le vent léger de la Méditerranée. On y mange bien, on y vit doucement, et surtout, on y mange bien (oui, on le répète, parce que c’est important).
Goûtez le poisson grillé dans les gargotes du centre-ville, dégustez un tajine aux olives et citron confit sur une terrasse en hauteur, laissez-vous tenter par une assiette de calamars frits ou de sardines pimentées. Ici, la mer est dans l’assiette et l’assiette est dans le sourire des gens.
Frontière et fierté
Saidia est aussi une ville frontière, à deux pas de l’Algérie. Une position géographique qui donne à la ville un petit parfum d’ailleurs, une ouverture, une culture multiple. La musique y est variée, les accents se mélangent, les histoires aussi.
Ce n’est pas une ville-musée, ni une ville carte postale. C’est une ville marocaine, populaire, vivante, loin des clichés, loin des clubs surpilotés et des rooftops hors de prix. Ici, on vit dehors, en t-shirt, jusqu’à tard le soir. On parle fort, on rigole fort. C’est brut, parfois un peu trop. Mais c’est vrai.
Pourquoi y aller ?
Parce que tu cherches une autre vibe. Parce que tu veux voir un Maroc qui ne joue pas la comédie. Parce que tu veux bronzer sans être banké, marcher sur la plage sans croiser 200 trépieds photo, entendre des enfants crier « yallah on va à la mer ! » à 9h du mat, manger une glace qui fond trop vite, et regarder le soleil tomber sur la mer en pensant que ouais, tu reviendras.
Aller à Saïdia, c’est prendre un vol pour Oujda (ou une longue route depuis Nador, Melilla, ou même Fès). C’est traverser l’Oriental, cette région trop souvent oubliée, et se rappeler que le Maroc est grand, multiple, étonnant.
Pas besoin de hashtag. Juste un short, de l’appétit, et un peu de temps.