beurnout.com

Articles Single

Quand le défilé déborde de l’écran : Comment Lyas a Démocratisé la Fashion Week avec ses « Watch Parties »

Par Hassina Rached

À lheure où les défilés se suivent sur Instagram et où les invitations se font rares, un vent nouveau souffle sur la PFW. Son nom : Lyas. Son idée : rendre la mode à ceux qui la font vivre, le public.

La Paris Fashion Week poursuit sa mue. Longtemps symbole d’exclusivité et de hiérarchie sociale, elle voit émerger de nouvelles manières de vivre la mode. Parmi elles, les watch parties initiées par Elias Medini, connu sous le nom de Lyas, marquent un tournant. À seulement 26 ans, l’influenceur et créateur de contenu réinvente la façon dont le public s’approprie la Fashion Week : non plus comme un spectacle réservé, mais comme une expérience collective et accessible.

L’idée de la watch party est née d’un constat simple : la plupart des passionnés de mode n’ont pas accès aux défilés. Lyas a voulu combler ce fossé. « Le but, c’est vraiment de démocratiser un milieu basé sur l’élitisme et de rendre le truc hyper inclusif », affirme-t-il, se décrivant comme voulant créer « un événement qui ramène la communauté fashion de demain ».

La watch party devient ainsi une réponse directe à l’inaccessibilité du système. « C’est quand même stupide de se dire qu’on ne peut plus regarder ses défilés si on n’est pas invité ou tout seul sur son téléphone chez soi », souligne-t-il. Installée dans l’espace événementiel de La Caserne, un lieu dédié à la mode dans le 10e arrondissement. 

Le lieu peut accueillir jusqu’à 1 200 personnes et a diffusé en direct des shows majeurs tels que Saint Laurent, Dior, Balenciaga et Chanel. L’engouement est tel que le lieu a déjà été « plein à capacité » avec des centaines de personnes faisant la queue à l’extérieur.

L’événement s’est transformé en une véritable « fanzone 2.0, version mode », où des passionnés, y compris des gens venus « du monde entier », peuvent enfin partager un moment de convivialité et de célébration. Pour Ilyas, c’est aussi un moyen de créer du réseau : « c’est là où tu peux rencontrer du monde, tu rencontres un peu les gens qui vont faire le futur de la mode ».

Un point essentiel du concept de Lyas est le refus délibéré de recréer l’exclusivité qu’il critique. « Il n’y a quand même pas de front row. Je n’ai pas envie d’avoir cette idée de listes, de machins, » explique-t-il. L’organisateur a volontairement évité les systèmes de RSVP, de tickets ou de listes de VIP.

Même face à des propositions de partenariats de grandes Maisons, Lyas a tenu bon sur sa vision inclusive. Il a refusé de faire l’événement dans une boutique Bottega Veneta, car cela serait devenu un événement « press » avec une « liste » de personnes devant « sign-up ». « Je veux pas être dans la boutique, dans ce cas, ça devient un événement PR, » déclare-t-il, affirmant que cela irait « à l’encontre de ses valeurs ».

Ce choix radical fait son succès. Les soirées de Lyas incarnent une autre idée du luxe : celle du partage, de l’énergie collective et de l’accès libre. En ramenant les défilés dans la rue, il a trouvé la formule la plus simple  et la plus puissante de la mode contemporaine : rendre la beauté accessible à tous.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *